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Le
CNIID est une association à but non lucratif qui agit pour la protection
de l'environnement et de la santé publique.
Le CNIID dénonce la gestion actuelle des déchets en France : l'incinération productrice de dioxines, furanes et émettrice de métaux lourds ; la mise en décharge sur des sites inadaptés qui engendre des nuisances olfactives, des risques de pollution des nappes phréatiques, un trafic routier important, etc. Le
CNIID fait la promotion de la réduction à la source de la
toxicité et de la quantité des déchets.
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"Après plus de vingt
ans de mensonges
L'ETAT RECONNAIT QU'UN INCINERATEUR
DE DECHETS PEUT PROVOQUER DES CANCERS
Paris, le 19 août 2002. Le Journal du Dimanche a révélé hier l'existence d'un rapport qui pour la première fois en France établit de manière officielle le fait qu'un incinérateur de déchets peut provoquer des cancers. Cette information devrait accélérer la mise en cause devant la justice des responsables, aussi bien au sein des différents gouvernements qui ont toujours nié ce risque que parmi les responsables de l'industrie de l'incinération.
Pour Pierre-Emmanuel Neurohr, Directeur du CNIID, « Les services de l'Etat nous ont dit depuis toujours que les incinérateurs de déchets ne posent pas de problème pour la santé. Aujourd'hui, ils nous disent que ces usines peuvent provoquer des cancers. Et dans le même souffle, ils nous annoncent que les incinérateurs qui se construisent actuellement... ne posent pas de problème pour notre santé. »
La réponse de la ministre de l'Ecologie, Roselyne Bachelot, est d'un simplisme étonnant quand on pense qu'il est question de cancers. En effet, comme ses prédécesseurs il y a 10 ans, lors de l'introduction de l'arrêté de 1991 relatif aux incinérateurs de déchets ménagers, elle affirme qu'« après la mise aux normes, les rejets disparaissent pratiquement. » (1). Tout est dans le "pratiquement"...
Selon la norme de référence française, la toxicité de la dioxine se compte en millionièmes de millionièmes de gramme. De plus, et comme l'affirme ce nouveau rapport sur le lien entre incinérateurs et cancers, « les rejets atmosphériques des usines d'incinération d'ordures ménagères contiennent un grand nombre de composés chimiques aux effets différents, pour la plupart non mesurés à l'émission » (2).
A l'origine de l'ensemble des informations liées à ce rapport se trouve le travail remarquable effectué par l'Aren, une association locale, membre de la Coordination nationale pour la réduction des déchets à la source. Ce réseau, dont le CNIID assure le Secrétariat, regroupe plus de 230 associations qui luttent à travers la France contre l'incinération des déchets et sur les questions relatives à la contamination toxique de l'environnement.
Devant la gravité des effets sur la santé des populations, le CNIID appelle Roselyne Bachelot, ministre de l'Ecologie, à mettre en place immédiatement un moratoire sur la construction d'usines d'incinération, afin d'appliquer le principe de précaution.
Pour plus d'informations, contacter Pierre-Emmanuel Neurohr au 01 55 78 28 64 ou au 06 20 36 57 17.
La dioxine en quelques dates :
- février 1997 : l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) classe la dioxine comme cancérigène
pour l'homme ;
- avril 1998 : le Comité
de prévention et de précaution (CPP), organisme placé
sous l'égide du ministère de l'Environnement, estime que
les dioxines tuent chaque année en France entre 1800 et 5200 personnes
par cancer ;
- mai 1998 : le CNIID révèle
pour la première fois que la viande vendue en France est contaminée
par la dioxine ;
- septembre 2000 : le CNIID
diffuse les conclusions d'un rapport établi par des scientifiques
indépendants qui établit une corrélation entre le
fait d'habiter à proximité de l'usine d'incinération
de Besançon et la survenue de cancers ; ce rapport est publié
dans la plus prestigieuse revue d'épidémiologie au monde
(3) ;
- octobre 2001 : fermeture
de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère, près d'Albertville,
suite à une contamination record du lait de vache par les dioxines
; des milliers de bêtes sont abattues ;
- août 2002 : l'Etat
reconnaît pour la première fois qu'un incinérateur
de déchets, en l'occurence celui d'Angers, peut provoquer le cancer.
(1) Le Journal du Dimanche,
18.8.02.
(2) Impact sanitaire passé
et actuel de l'usine d'incinération des ordures ménagères
d'Angers, Cellule inter-régionale d'épidémiologie
Ouest, décembre 2001, p. 5.
(3) Soft-Tissue Sarcoma
and Non-Hodgkin's Lymphoma Clusters around a Municipal Solid Waste Incinerator
with High Dioxin Emission Levels, American Journal of Epidemiology, 26
juin 2000, par Jean-François Viel (épidémiologiste),
Patrick Arveux (maître de conférence en cancérologie,
directeur du registre des tumeurs du Doubs), Josette Baverel (médecin
de santé publique), Jean-Yves Cahn (professeur d'hématologie
à la Faculté de Besançon)."
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